Saturday, October 25, 2025
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Poème de Nikole Loka

L’autre temps

Tu es venu me dire
que la parole est d’air,
sans forme,
que la promesse est un jeu,
que le chien et l’homme
sont pareils.

Tu es venu me dire
que le temps te vieillit en traître
et, en cachette, trace
des rides sur ton front
tout en murmurant
des mots d’amour.

Il m’envoie des mots,
d’un abîme à l’autre,
car le temps se resserre
dans ton pouls.

Dans l’éther,
un autre temps approche :
ton temps,
avec un autre soleil,
avec une autre lune.

Tristesse sous la pluie

Les nuages gris,
chargés de chagrin,
prennent place
dans ma tristesse.

Quelques gouttes de pluie,
jetées d’une main sans éclat,
se fanent sur ta tresse.

Je te regarde
et j’arrache
la douleur de moi,
comme si la tristesse fondait dans l’eau.

Deux perles de larmes,
suspendues aux cils,
te rendent soudain étrangère.

Je m’épuise à fuir
cette pluie qui blesse,
et, tel un malheureux, je perds le chemin.

Qui ne voit l’espoir
au travers des larmes dans les yeux
se noie dans sa propre pluie.

Et moi, noyé
dans ma pluie,
j’essuie l’eau sur ta tresse.

Les torrents du temps
m’emportent l’esprit-
dis-moi, quand viendront-ils?

Je me suis brûlé à la flame

Je me suis brûlé à la flamme,
après un éclair fulgurant,
mon corps, tout frémissant,
attendait le grondement du tonnerre.

Était-ce écrit
que je brûlerais sans le savoir ?
Et si la brûlure
était le baume du cœur ?

Je me suis brûlé à la flamme
d’un jour effleuré,
d’un jour
où le corps se perd dans l’âme.

La fontaine
dans les yeux d’une femme,
au lieu de m’apaiser,
m’a brûlé.

Je me suis brûlé à la flamme
d’une fleur sacrée,
qui, gracieuse,
dansait dans le pré.

Je l’ai foulée sans le vouloir,
avec l’innocence d’un enfant,
j’osai
et lui dis : pardonne.

Et de la fleur meurtrie
s’échappa une flamme,
flamme allumée par erreur,
dont le feu
ne m’atteignait pas,
mais qui pourtant
brûlait mon âme avec douceur.

Et jamais une flamme
je ne l’ai sentie en mon âme ;
j’ai erré parmi les arcs-en-ciel
et les éclairs.

Mon âme s’était consumée
dès la toute première flamme,
et maintenant, sans feu,
ce n’est que la cendre
qui me dévore en silence.

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